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LE LANGAGE DE L’ÉPUISEMENT : RÉCITS INTIMES DES 4 B 🎙️

Nous allons aujourd’hui explorer les méandres de termes qui résonnent fort dans notre société contemporaine sans que leur véritable signification ne nous soit toujours expliquée. Je veux t’embarquer dans le monde du burn-in, du burn-out, du brown-out, et même du bore-out.

Plongée dans l’univers des termes mystérieux

On va esquiver les concepts psychologiques complexes et privilégier les histoires humaines, des récits de personnes comme toi et moi, plongées dans ces réalités.

Croyez-moi, bien plus de personnes que vous ne l’imaginez ont vécu ou vivent actuellement ces expériences. Peut-être même vous y reconnaîtrez-vous.

L’importance de définir ces termes

Tu te demandes probablement pourquoi nous devrions prendre le temps de définir ces termes. Eh bien, pour moi, c’est une question de prévention et de traitement de l’épuisement. De nos jours, de plus en plus de personnes sont diagnostiquées avec un burn-out ou une dépression. La société moderne nous offre davantage de liberté de parole par rapport aux générations précédentes, mais elle nous expose également à une surabondance d’informations, parfois erronées.

La santé mentale devient un besoin fondamental dans notre monde effréné.

Comprendre ces termes va au-delà de leur définition, cela nous permet d’explorer les signaux précurseurs, de donner des mots à des expériences souvent indescriptibles, et surtout, de prendre des mesures préventives avant d’atteindre le point de non-retour.

Burn-In : La période d’épuisement préalable au chaos

Le « burn-in » est probablement moins connu que son cousin, le « burn-out », mais c’est pourtant la phase la plus répandue. En effet, tous ceux qui expérimentent un burn-out ont d’abord traversé un burn-in.

Qu’est-ce que le burn-in ? C’est littéralement la période d’épuisement, la phase précédant le burn-out. C’est le moment où, en réaction à un stress continu, ton corps mobilise toutes ses ressources pour te fournir un surplus d’énergie afin que tu puisses gérer la situation. Tu deviens plus vigilant, tu gères plus efficacement ton quotidien, notamment professionnel. En contrepartie, tu commences à moins bien digérer et à moins bien dormir. En effet, quand le corps est en mode « combat ou fuite », il se moque bien que tu aies une bonne digestion ou un sommeil réparateur.

Sophie : Un exemple poignant de burn-in

Laisse-moi te raconter l’histoire de Sophie, une femme extraordinaire jonglant avec mille responsabilités. Employée dévouée, mère aimante, épouse attentionnée, amie toujours présente.

Chaque matin, son rituel effréné commençait par préparer le petit déjeuner puis de s’assurer que ses enfants étaient prêts pour aller à l’école. Son travail, dans un bureau toujours en effervescence, l’absorbait totalement. Les délais serrés, les réunions interminables, les attentes élevées créaient une pression constante. Ses pauses déjeuner se transformaient souvent en moments pour finaliser des rapports ou répondre à des appels importants.

Les soirées étaient tout aussi frénétiques. Après une journée épuisante, Sophie enchaînait avec son rôle de mère et d’épouse. Devoirs, repas, rangement de la maison, tout s’accumulait. Les signaux de burn-in étaient là, mais Sophie les ignorait, refusant de les voir ou de les écouter. Les nuits devenaient des batailles contre l’insomnie, son esprit préoccupé par la liste des tâches du lendemain.

Les week-ends, censés être des moments de repos, devenaient des marathons de tâches domestiques et d’obligations sociales. Elle ne prenait pas de temps pour elle, toujours en train de repousser la notion de self-care en bas de sa liste, tout en rajoutant toujours plus de tâches à la-dite liste, donc autant dire qu’elle n’y arrivait jamais au bout. Elle considérait donc qu’elle ne méritait pas de se reposer, qu’il y avait encore d’autres choses à faire avant ça.

Les signaux du burn-in étaient évidents. Les maux de tête constants, la fatigue persistante étaient des signes, mais Sophie les balayait tous sous le tapis. Les moments de détente devenaient rares, remplacés par une sensation constante d’urgence et d’anxiété.

Pourtant, quand ses proches s’inquiétaient, Sophie répondait toujours que tout allait bien. Elle était en plein déni, maîtresse dans l’art de faire l’autruche.

Vertiges, difficultés de concentration, sensation d’être submergée. Malgré tout, Sophie persistait, pensant qu’elle pouvait tout contrôler, même au détriment de sa santé.

Le basculement vers le Burn-Out

Les semaines passèrent, les signaux devenant de plus en plus évidents. Sophie refusait toujours d’admettre qu’elle était au bord du gouffre. Le diagnostic tomba lors d’une visite médicale qu’elle avait repoussé depuis longtemps : elle était en plein burn-out.

Le choc du diagnostic était brutal. La réalité tardait à s’installer. Déterminée à ne pas flancher même si elle était arrêtée, Sophie tenta de continuer comme avant, et d’en faire autant qu’elle le pouvait à la maison. Ses proches, ne comprenant pas vraiment, ajoutaient même des tâches à sa liste, pensant que ça ne pouvait pas faire de mal d’avoir quelqu’un à la maison. Cependant, son corps finit par dire stop. 

Les mécanismes du Burn-in et du Burn-Out

Le burn-out est un épuisement physiologique, précisément des glandes surrénales. Ces petites glandes, situées au-dessus des reins, produisent des hormones liées au stress, comme le cortisol. Les nutriments provenant de l’alimentation sont essentiels à leur bon fonctionnement. Un stress prolongé et une alimentation déséquilibrée peuvent épuiser les réserves de nutriments nécessaires à la production de ces hormones.

En période de burn-in, les glandes surrénales produisent massivement du cortisol, entraînant notamment une hypervigilance. Mais des niveaux élevés sur le long terme peuvent provoquer des problèmes de sommeil, des troubles métaboliques ou encore une fatigue persistante.

Cependant, en période de burn-out, les glandes surrénales ne peuvent plus produire en quantité normale car ils n’ont plus les ressources nécessaires pour le faire. Il y a alors une chute brutale du cortisol. Le corps, qui était habitué à une sur-stimulation constante, se retrouve soudainement privé de cette poussée d’énergie artificielle., entraînant maux de tête, tensions musculaires, fatigue extrême, perte de motivation, etc..

Il y a également d’autres baisse de molécules dans le corps, comme la sérotonine, qui va te faire te sentir plus angoissée encore que d’habitude, plus démunie face aux éléments stressants de ton environnement ou encore la chute de dopamine qui va quant à elle provoquer une perte complète de motivation.

Un suivi pluridisciplinaire est essentiel

Le médecin généraliste joue un rôle crucial en évaluant les aspects physiques du burn-out, surveillant les indicateurs de santé, et proposant des solutions médicales si nécessaire.

Le suivi psychologique avec un professionnel de la santé mentale permet d’explorer les dimensions émotionnelles et cognitives du burn-out, offrant un espace sécurisé pour exprimer et comprendre les pensées et les émotions. Il peut également te prescrire des médicaments s’il le juge nécessaire et si tu es d’accord avec ça.

En parallèle, un accompagnement bien-être spécifique, tel que celui proposé par un thérapeute spécialisé dans le burn-out, peut compléter ce suivi en fournissant des outils concrets pour la gestion du stress, des techniques de relaxation, il t’aidera également à retrouver un bon sommeil, te donnera les clés d’une alimentation riche en ressources pour ton corps, ainsi que des conseils personnalisés axés sur la récupération et la compréhension de ton burn-out.

Cette approche globale, combinant médecine générale, santé mentale, et bien-être spécifique au burn-out, t’offre une palette complète de ressources pour rétablir ton équilibre physique et émotionnel, favorisant ainsi un processus de guérison durable et surtout, te permettant d’éviter une rechute, ce qui arrive fréquemment sans investissement concret et complet sur toi-même…

Brown-Out : Quand l’Étincelle s’Affaiblit

Bien, voyons maintenant ce qu’est le brown-out.

Le concept de brown-out émerge comme une réalité complexe au sein du monde professionnel, caractérisé par un désengagement progressif et une perte de sens dans le travail.

Frédéric, manager, a toujours été très investi dans son travail. Au fil des années, Frédéric a constaté que son implication de plus en plus intense dans ses missions professionnelles empiétait insidieusement sur son temps personnel. Il se retrouvait de moins en moins avec des moments pour lui, aspiré par la volonté inébranlable de trouver des solutions et de soutenir ses collègues au sein de l’entreprise. Cette dévotion constante a progressivement érodé son propre espace et son temps, créant un déséquilibre subtil. Jusqu’à maintenant, il ne s’en était pas vraiment rendu compte, mais un changement au sein de la hiérarchie a tout chamboulé.

La prise de conscience de Frédéric s’est cristallisée autour de l’inadéquation entre ses valeurs professionnelles et la nouvelle trajectoire adoptée par l’entreprise. Il a compris que quelque chose n’allait plus dans la direction que prenait sa boîte, une réalisation marquant le début d’une perte de sens insidieuse dans son quotidien professionnel.

S’adaptant constamment à un système devenu étranger, Frédéric a ressenti le fardeau énergétique croissant de cette conformité forcée. S’adapter à un environnement qui ne reflète plus ses valeurs ou le sens initial de son travail a engendré une dépense d’énergie considérable. Cette dissonance entre ses convictions profondes et les attentes de l’entreprise a créé un conflit interne, une lutte constante qui, à terme, a eu des répercussions sur son bien-être.

Ses tâches qui étaient autrefois stimulantes, se sont transformées progressivement en routines dépourvues de sens. Les projets qui suscitaient autrefois son intérêt deviennent monotones, et Frédéric se trouve de plus en plus déconnecté de son travail. Les réunions qui étaient autrefois des opportunités d’innovation se transforment en corvées interminables. Le brown-out s’installe, obscurcissant la satisfaction et le sens que Frédéric tirait de son travail.

Le brown-out agit silencieusement, sapant lentement le sens et la motivation au travail. Les signes peuvent être subtils : une diminution de l’initiative, une fatigue mentale persistante, et une réticence croissante à s’engager pleinement dans les activités professionnelles.

Éclairage et Sortie du Tunnel

Si tu te reconnais dans cette situation, il est temps de t’interroger. Le travail ne devrait pas être un fardeau dénué de sens. Frédéric a réalisé que cette déconnexion ne pouvait être ignorée. Une introspection honnête sur toi-même, sur tes valeurs et tes aspirations, peut être la clé pour ré-allumer cette étincelle.

Et je te conseille vivement, comme pour un burn-in ou un burn-out, de consulter ton médecin, qui t’aidera. Il te dirigera peut être vers un professionnel de la santé mentale pour t’aider à surmonter tout cela. De même, un accompagnement bien-être, en parallèle, par un spécialiste du brown-out t’aidera également à remonter la pente plus vite et surtout à éviter que tu la dévales à nouveau !

Dans tous les cas, prends le temps de redéfinir ce qui est essentiel pour toi dans ta vie professionnelle. Le brown-out peut être le signal pour réaligner tes choix avec tes valeurs.

Bore-Out : Quand l’Ennui Prend le Contrôle

Passons maintenant au bore-out, l’inverse de son cousin le burn-out, qu’on pourrait définir comme un épuisement par l’ennui.

Laurence, elle a un emploi. Beaucoup pourraient la jalouser, parce qu’elle n’a pas grand chose à faire, elle termine généralement ses tâches en une heure et elle a le reste de la journée à ne rien faire. Et pourtant, Laurence est dans un état de profond ennui. Elle dirait même qu’elle a dépassé le stade de l’ennui, venir au travail la déprime carrément. C’est comme si chaque journée devenait une épreuve psychologique. L’absence d’activités stimulantes a sapé sa confiance en elle, créant un cercle vicieux où moins elle travaillait, plus elle se sentait incapable.

Elle se sent complètement inutile et la fatigue psychologique a pris le dessus, la laissant dans un état d’épuisement au quotidien malgré le fait qu’elle n’ait pas beaucoup de tâches au travail. Elle a même eu envie plusieurs de “voler” le travail de certains collègues, de s’accaparer des tâches qui ne lui étaient pas destinées initialement, dans une façon désespérée de trouver un semblant de sens dans une routine dénuée de tout intérêt.

Cette stagnation profonde qu’elle ressentait, tout cet ennui, avait aussi un impact en dehors du travail : elle se sentait alors incapable d’entreprendre quoi que ce soit, comme une lassitude qui l’enveloppait et épuisait ses ressources mentales.

Échapper à la Routine Dépourvue de Sens

Face à cette situation, une des solutions réside dans la recherche d’une activité professionnelle réelle, que ce soit en quittant son travail ou en discutant avec sa direction pour exprimer sa volonté d’assumer des tâches supplémentaires afin de rompre avec la monotonie.

Malheureusement, ça peut aussi être une des techniques de certains employeurs mal-intentionnés, une sorte de “mise au placard”, quand ils veulent qu’un de leur employé démissionne de lui-même. Si vous êtes dans ce cas là, vous pouvez alors vous tourner vers la justice pour faire reconnaître cette situation moralement difficile.

Autre solution également, qui sera intéressante en parallèle, qui est de chercher ses aspirations profondes en dehors du bureau, quelles sont tes valeurs, qu’est-ce que tu aimes et désires ? Ça t’aidera à te lancer dans de nouveau projets, à te redonner un sentiment d’utilité et à te booster dans ta vie personnelle.

Et c’est pour ça que je te dis que cette solution est à utiliser en parallèle, car si tu l’utilises elle seule, ton rythme quotidien restera très ennuyeux au travail, et ça, ce n’est vraiment pas OK.

Conclusion : La Symphonie des États Émotionnels

Voilà, nous avons parcouru ensemble les 4B, burn-in, burn-out, brown-out et bore-out, et ce qu’ils impliquent dans le quotidien des personnes qui les vivent. Ces expériences peuvent toucher chacun de nous, et il est crucial de reconnaître les signaux avant qu’ils ne deviennent partie intégrante de la vie de la personne, et que ce soit beaucoup plus dur d’en sortir.

Pour vous résumer tout ça simplement, considère que le « burn-in » représente la phase préliminaire du burn-out, que j’appelle aussi la phase d’épuisement. C’est la phase où l’immersion constante dans le travail, ou tout autre domaine de ta vie en souffrance et en stress, comme l’arrivée d’un bébé ou s’occuper d’un parent alité par exemple, peut être insidieuse.

Le « burn-out » est le point de rupture, l’épuisement physique total dû à une surcharge émotionnelle et à l’utilisation de toutes les ressources dont disposait le corps.

C’est un épuisement physiologique avant d’être psychologique, donc si on te dit “c’est dans ta tête”, la personne qui te dit ça est un crétin. Voilà c’est dit, sorry not sorry.

D’ailleurs, c’est après avoir traversé ma propre phase de burn-in et flirté avec le burn-out, que j’ai entrepris une reconversion professionnelle et que j’ai créé ESSENTI’AILES. C’est un accompagnement spécialement conçu pour ceux et celles qui se débattent avec le burn-in ou le burn-out. Mon objectif est de fournir un soutien authentique et holistique à ceux qui en ont besoin, et à les aider à sortir naturellement et définitivement de cette descente aux enfers. Si tu te sens submergée et que tu recherches une assistance personnalisée, je t’invite à consulter la page de l’accompagnement.

Ensemble, nous pouvons entamer un voyage vers le bien-être et la redécouverte de soi.

Enfin, pour résumer les deux derniers termes : le « brown-out » est le déclin progressif de l’engagement, la perte de sens et de motivation, et le « bore-out » est l’ennui, le sentiment d’inutilité, généralement dans son travail, par manque de tâches à accomplir.

Si tu te retrouves dans l’un de ces états, n’oublie pas que demander de l’aide n’est pas une faiblesse, mais un acte de courage. Les professionnels de la santé mentale, les thérapeutes bien-être, et même tes proches peuvent être des ressources précieuses sur cette route vers la récupération.

Et rappelle-toi que tu mérites une vie pleine de sens et de bonheur. Prends soin de toi, ose t’engager dans la quête de sens, et n’hésite jamais à partager tes expériences. Ensemble, nous sommes plus forts !

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elodie mennessier conseillère en aromathérapie spécialiste de l'épuisement et du burn-out